Le pape François ouvre en Centrafrique la porte au pardon et à la paix


Le pape François ouvrant symboliquement la « porte sainte » de la cathédrale de Bangui, le 29 novembre 2015

Par RFI 30-11-2015 à 11:53

Le premier jour de la visite du pape a suscité une ferveur inédite en Centrafrique. Ce dimanche, François a prêché le pardon et la réconciliation à la cathédrale de Bangui, où il a symboliquement ouvert une « porte sainte ». Ce lundi, il visite la mosquée centrale au PK5 et célébrer une messe dans le grand stade de la ville.

A partir du 8 décembre commence une année de miséricorde, d’indulgence et de pardon, proclamé par le pape François, pour toute l'Eglise catholique. Mais avant d'ouvrir solennellement la « porte sainte » de la basilique Saint-Pierre à Rome, par laquelle passeront des pèlerins du monde entier, le pape a voulu symboliquement ouvrir une première « porte sainte » à Bangui, capitale d'une République centrafricaine en proie aux violences entre communautés.

Des symboles pour la paix

Ce dimanche, Bangui est devenue la « capitale spirituelle du monde ». Un moment d’extrême solennité devant la porte de bois fermée, décorée de palmiers et de fleurs, de la cathédrale où François a prié pour la paix en Centrafrique et pour tous les peuples qui souffrent de la guerre. « Ouvre-nous la porte de ta miséricorde », a-t-il ajouté, poussant les deux battants du porche de Notre-Dame de l’Immaculée Conception.

Plus tard, dans son homélie, lançant un appel aux belligérants du monde entier, le pape a appelé à se prémunir contre la tentation de la vengeance et contre la spirale de représailles sans fin. Et il a invité ceux qui s'affrontent dans le pays comme à travers le monde à déposer les armes pour s'armer plutôt de justice, d'amour et de miséricorde. Tout un symbole donc que cette porte ouverte pour demander pardon des actions commises et retrouver le chemin de la paix.

Résistez à la tentation de « la peur de l'autre »

Auparavant, le pape François s’était rendu à la paroisse Saint-Sauveur, redevenue fin septembre un camp de déplacés. « La paix sans pardon n’est pas possible. Nous sommes tous frères », leur a-t-il dit.

Dès son arrivée, dimanche matin, le souverain pontife et la présidente de transition ont eu un tête-à-tête. A la sortie, les deux chefs d’Etat ont eu des mots forts : « Il revient aux fils et aux filles de ce pays de reconnaître leurs fautes et de demander pardon », a déclaré Catherine Samba-Panza. De son côté, François, qui a espéré que les élections permettent d’entamer une nouvelle étape dans l’histoire du pays, a appelé à éviter la tentation de « la peur de l’autre ».

Un message qu’il pourra renouveler à la mosquée centrale, au PK5, et lors de la messe au Stade Barthélémy Boganda, ce lundi.

Ce lundi à la mosquée et au stade

Ce lundi matin d'ailleurs, avant l’arrivée du souverain pontife, les fidèles se massaient à la mosquée du PK5, la mosquée centrale donc, rapporte notre correspondant. Les casques bleus étaient arrivés également en nombre et ont procédé aux contrôles, aux fouilles, pour faire rentrer d’abord les officiels, la délégation du pape, puis enfin les habitants venus écouter le message du Saint-Père.

Certains soldats de la paix étaient aussi postés sur le minaret de la mosquée, et sur les toits aux alentours. Tout est fait pour que cette deuxième et dernière journée se passe bien : les forces du quartier, les forces d’autodéfense ont été associées au processus.

 

Au milieu des catholiques, à la cathédrale de Bangui, François a vanté la vertu du « pardon » envers ses ennemis, qui « prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin ». « A tous ceux qui utilisent injustement les armes de ce monde, a-t-il déclaré pendant son homélie, je lance un appel : déposez ces instruments de mort ; armez-vous plutôt de la justice, de l’amour et de la miséricorde, vrais gages de paix. » Le pape a symboliquement ouvert dans la cathédrale de Bangui une « porte sainte », anticipant le début de l’année jubilaire qui commencera le 8 décembre.

D’ordinaire, c’est l’ouverture de la porte sainte de Saint-Pierre qui marque l’ouverture d’une année sainte. « Aujourd’hui, Bangui devient la capitale spirituelle du monde », a lancé François, qui a quitté le pays, lundi en début d’après-midi.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/30/a-bangui-le-pape-denonce-la-haine-aveugle-que-le-demon-dechaine_4820132_3212.html#e3PUixpeh9ITOoG0.99

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Le Pape François à son arrivée à l'aéroport international de Bangui où il est accueilli par la présidente par intérim Catherine Samba-Panza, le 29 novembre 2015.
REUTERS/Siegfried Modola

http://www.rfi.fr/afrique/20151130-diaporama-le-pape-francois-centrafrique

[Diaporama] Le pape François en Centrafrique

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Accueil triomphal pour le pape François à son arrivée à la cathédrale Notre Dame. © REUTERS/Siegfried Modola

http://www.rfi.fr/afrique/20151130-diaporama-le-pape-francois-centrafrique

[Diaporama] Le pape François en Centrafrique

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Des enfants du camp de Saint-Sauveur dans l'attente du souverain pontife. © REUTERS/Stefano Rellandini

http://www.rfi.fr/afrique/20151129-rca-pape-francois-bangui-camp-deplaces-saint-sauveur

RCA: le pape François dans le camp de déplacés de Saint-Sauveur

 

A Bangui, ce 29 novembre, le pape François bénit de jeunes enfants; © REUTERS/Stefano Rellandini

http://www.rfi.fr/afrique/20151129-rca-visite-pape-francois-signe-securite-paix-reconciliation-minusca

RCA: la visite du pape sous le signe de la paix et de la sécurité

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Mme Catherine Samba-,Panza, présidente de la transition centrafricaine  au Complexe Omnisport « 20000 places » le 30 novembre 2015 à Bangui

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Le pape à la rencontre des musulmans en Centrafrique

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2015/11/30/002-centrafrique-bangui-pape-francois-chretiens-musulmans.shtml

Le pape François s'est rendu dans le quartier musulman de Bangui, en Centrafrique.  Photo :  Siegfried Modola / Reuters

Le pape François s'est rendu lundi dans un quartier à haut risque de Bangui pour prier chrétiens et musulmans d'enrayer le cycle des violences qui a fait plusieurs milliers de morts ces trois dernières années en Centrafrique.

Sous l'oeil attentif des Casques bleus déployés en nombre, le souverain pontife a franchi le « no man's land » qui sépare PK5 du reste de la capitale centrafricaine. Depuis deux mois, les miliciens chrétiens « antibaraka » font le blocus de ce quartier où sont rassemblés la plupart des musulmans qui n'ont pas fui la ville.

Des blindés équipés de mitrailleuses et des tireurs d'élite étaient postés le long du trajet du pape et sur les minarets de la mosquée fraîchement repeinte en vert et blanc, où plusieurs centaines de fidèles étaient rassemblés pour l'occasion.

« Chrétiens et musulmans sont frères et soeurs », leur a-t-il lancé après un discours de l'imam Tidiani Moussa Naibi. « Ceux qui prétendent croire en Dieu doivent aussi être des hommes et des femmes de paix », a souligné François, appelant à la « cessation de tous les actes, quels qu'en soient les auteurs, qui défigurent Dieu et dont l'objectif ultime est de défendre des intérêts particuliers par tous les moyens ».

« Ensemble, nous devons dire non à la haine, à la vengeance et à la violence, en particulier cette violence perpétrée au nom de la religion et de Dieu lui-même, a-t-il poursuivi. Dieu est paix, salam. »

Après cette visite à PK5, le convoi a pris la direction du stade national où, devant des dizaines de milliers de fidèles, le pape a célébré une messe. Il s'est envolé un peu plus tard à destination de Rome.

La République centrafricaine a sombré dans le chaos en mars 2013 lorsque les rebelles musulmans de la Séléka ont pris le pouvoir. Leurs exactions leur ont ensuite valu les représailles des milices chrétiennes anti-Balaka et l'armée française a dû intervenir dans le cadre de l'opération Sangaris pour mettre fin aux massacres.

 

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Centrafrique: le pape François à la mosquée centrale de Bangui avant de regagner Rome

Par AFP - liberation.fr - 30 novembre 2015 14:27

 

Le pape François serre la main d'enfants à son arrivée à la grande mosquée de Bangui, dans le quartier PK5, le 30 novembre 2015 Photo GIANLUIGI GUERCIA. AFP

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A Bangui, le pape veut réconcilier chrétiens et musulmans

En visitant le 30 novembre la mosquée centrale d’un quartier enclavé de la capitale centrafricaine, le pape François a voulu montrer que la fraternité restait possible entre communautés musulmane et chrétienne.

30/11/15 - 15 H 32 - la-croix.com

GIANLUIGI GUERCIA/AFP - Le pape François à la rencontre des musulmans de Bangui, en Centrafrique.

 

 « Les chrétiens et les musulmans de ce pays sont condamnés à vivre ensemble et à s’aimer. » L’imam de la mosquée centrale de Bangui, Tidiani Moussa Naibi, l’a déclaré sans détour en accueillant le pape François.

 

Une visite très risquée et très symbolique

Par cette visite la plus risquée mais aussi la plus hautement symbolique de son séjour d’un jour et demi en Centrafrique, qu’il a quittée le 30 novembre dans l’après-midi, le pape a voulu montrer que la paix pouvait revenir dans ce quartier dit du PK-5 dont les musulmans ne sortent plus, de crainte d’être tués par des milices chrétiennes. Sur la route y conduisant, tous les commerces, d’ordinaire tenus par les musulmans, restent fermés, faute de clients s’y aventurant

 

 « Les fauteurs de trouble pourraient retarder la réalisation de tel ou tel projet d’intérêt commun ou compromettre pour un temps telle ou telle activité, mais jamais in sha Allah, ils ne pourraient détruire les liens de fraternité qui unissent si solidement nos communautés », a affirmé l’imam, qui a reçu dans sa mosquée le pape venu avec le nonce et l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga.

 « Après les attentats de Paris, le pape ne pouvait pas ne pas venir. Cela aurait été la victoire du mal », estime le P. Antonio Spadaro, directeur de Civiltà Cattolica, la revue jésuite italienne et proche de Jorge Bergoglio, présent sur place. La visite a été placée sous très haute sécurité.

 


 

 

Le Saint-Père quittant la grande mosquée de Bangui, le 30 novembre 2015.

 

Accueilli par des centaines de personnes, dont nombre de déplacés par les violences, le pape François s'est rendu dans le lieu de culte musulman situé dans l'enclave du PK-5. Un quartier à haut risque, habituellement harcelé par les miliciens chrétiens anti-balakas où se sont réfugiés les derniers musulmans de la capitale centrafricaine. En présence de délégations catholiques et protestantes, le pape a réaffirmé que chrétiens et musulmans «sont des frères» et qu'ils doivent dire «non à la vengeance, à la violence et à la haine». «C'est une une victoire pour le pape et la République centrafricaine contre les oiseaux de mauvais augure», a commenté le pasteur pentecotiste Jean Paul Sangagaui, qui craignait des violences pendant le séjour de François à Bangui. L'enceinte de la mosquée était toutefois placée sous haute surveillance par la force onusienne de la Minusca, qui avait posté des casques bleus jusque sur les minarets. Aux abords du quartier et aux entrées des ruelles en terre rouge, des groupes d'autodéfense armés montaient également la garde par crainte d'éventuelles actions d'anti-balaka. © Herve Serefio / Anadolu Agency/AFP - geopolis.francetvinfo.fr

 


 

 

A Bangui, le pape dénonce « la haine aveugle que le démon déchaîne »

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/30/a-bangui-le-pape-denonce-la-haine-aveugle-que-le-demon-dechaine_4820132_3212.html

 

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/11/30/a-bangui-le-pape-denonce-la-haine-aveugle-que-le-demon-dechaine_4820132_3212.html